Illuminations (éd. 1886)/Scènes

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Les Illuminations, Texte établi par Félix FénéonPublications de la Vogue (p. 41-42).
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SCÈNES


L’ancienne Comédie poursuit ses accords et divise ses idylles :

Des boulevards de tréteaux.

Un long pier en bois d’un bout à l’autre d’un champ rocailleux où la foule barbare évolue sous les arbres dépouillés.

Dans des corridors de gaze noire, suivant le pas des promeneurs aux lanternes et aux feuilles.

Des oiseaux comédiens s’abattent sur un ponton de maçonnerie mu par l’archipel couvert des embarcations des spectateurs.

Des scènes lyriques, accompagnées de flûte et de tambour, s’inclinent dans des réduits ménagés sous les plafonds autour des salons de clubs modernes ou des salles de l’Orient ancien.

La féerie manœuvre au sommet d’un amphithéâtre couronné par les taillis, — ou s’agite et module pour les Béotiens, dans l’ombre des futaies mouvantes, sur l’arête des cultures.

L’opéra-comique se divise sur une scène à l’arête d’intersection de dix cloisons dressées de la galerie aux feux.